6 avril 2009
Topo...
Bonjour vous,
un petit topo des dernières semaines écoulées.
Mon problème d'immigration n'est pas encore réglé, mais je pense avoir un dénouement bientôt.
J'ai entrepris des démarches pour un autre permis -et oui encore- par le biais de l'Office France-Québec pour la Jeunesse, organisme avec lequel je suis venue la toute première fois.
Il s'agit d'un permis de travail de 12 mois fermé, c'est-à-dire dédié exclusivement à mon employeur, la Faécum.
Pas encore de résultats surs mais je suis vraiment très confiante.
Cependant, vous me permettrez de ne crier victoire que quand j'aurai ce maudit sésame dans les mains...
Situation ubuesque s'il en est.
J'ai le travail, l'insertion, la vie ici...mais pas le papier....
No comment...
À ce jour, il me reste 6 semaines avant la fin de mon pvt....
Respiration, flexion, extension, si vous vous souvenez bien...
Paradoxalement, je suis sereine et calme, comme jamais auparavant.
En paix.
Réellement.
Ceci n'est en aucun cas de l'apathie. Je n'en ai pas rien à faire. cela ne me fera pas rien.
Mais où que je sois, j'en ferai quelque chose.
je ne gâcherai pas mon temps en gesticulation vaine, j'ai fais tout ce que j'avais à faire, dans la limite du raisonnable entendons-nous bien.
La vie décide maintenant. Et aussi bizarre, que cela puisse paraître, c'est certainement pour le meilleur.
Tout ceci est une chance.
D'apprendre et d'avancer.
Peut-être que cette vie-ci n'est pas celle qu'il me faut. Cela n'a rien à voir avec le fait d'être bonne dedans ou pas... sortons quelques instants de notre société de réussite et de compétition, merci.
Peut-être que c'est d'une autre manière que je dois vivre ma vie pour pouvoir m'épanouir dedans...
Et peut-être pas.
Peut-être suis-je sur la bonne voie, mais que j'avais besoin de cette claque pour le réaliser, vraiment, viscéralement.
Alea jacta es.
Autrement, voici deux textes que j'ai écris il y a un petit moment maintenant.
Je ne les avais pas encore publié, c'est chose faite désormais.
Prenez bien soin de vous.
Je vous embrasse fort.
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Weird Tales
Ce weekend, je fus terrassée par la fièvre.
et je pèse bien mes mots.
Tombée.
Champ d'honneur.
Rien vu venir.
C'est donc par un soleil radieux de fin d'hiver que je me suis enfermée chez moi, devant l'écran cathodique de mon tricot.
Un chat aux anges et un cerveau dans les limbes.
Dehors, la sève d'un printemps naissant réchauffait bon nombre de têtes folles tandis que la mienne ne conprenait plus vraiment grand chose...
Donc, quoi de mieux qu'un tas de bobines et de pelotes ?
Documentaire sur HP Lovecraft où j'appris, entre autres, qu'il publia ses premières nouvelles dans la revue Weird Tales ou Contes étranges, voire barges si vous préférez.
Entrée dans l'univers cauchemardesque de ce génie littéraire aux penchants sociaux, hélas, bien malodorants...
Le dimanche avait lieu à Montréal, l'annuelle manifestation contre la brutalité policière.
13ème édition, bon chiffre me direz-vous...
Relent de souffre et historique de vandalisme aux multiples arrestations ponctuent ce désormais traditionnel rendez-vous du calendrier du joyeux piéton des dimanches qui rigolent à Montréal.
Quant à moi, j'ai plutôt opté pour la séance cinéma et les Watchmen au centre ville.
A la lueur des bandes annonces, j'ai réalisé que la séance serait exclusivement en langue de Shakespeare.
Sans sous-titrage, merci.
1er mouvement, panique.
2ème mouvement, respiration.
Quelques heures plus tard, la bobine s'arrête, la salle s'allume. Examen passé, passage presque réussi...
Le film se termine sur une destruction urbaine massive. Et au-dehors, l'impression de n'être que dans le prolongement de la salle...
La rue est silencieuse. Le pavé s'est vidé de sa foule grouillante du début de l'après-midi, comme une artère se vide de son sang.
Au coin d'une rue, petit groupe fébrile, ramassé...
Des souris et des hommes observent d'autres chats amassés derrière leur barricade.
Cordon
Sécurité
Casque
Matraque
Défilé
Des pavés au pied d'un immeuble
Voiture cassée
Vitres effacées
Du bleu, du rouge
Sirènes résistantes
Silence
Tension
Pause
Arrêt sur images
et le bruit seul de l'hélicoptère stationnaire qui balaye le dessus de nos têtes.
Seul bruit urbain, ne nous lachant pas d'un pas.
Plus un souffle
Le vent se lève
Je rentre chez moi
Weird tales....
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Évier
Elle avait brisé son coeur à grands coups sur le lavabo, comme on avorte de la vie.
Encore et encore
Frappe, cogne
Casse, brise
Qu'il n'en reste rien.
Elle avait pris ses jambes à son cou et s'était lancée fort.
Encore et encore
L'angle, le bon
Celui juste là
Élan
Tend
Lache
Jette
Heurte.
Les morceaux volent et
Les éclats ne brillent même plus.
Encore et encore
Tape, cogne
Fracasse, Eclate
Jusqu'à ce qu'il n'en reste absolument plus rien
De recollable et de tenable.
Frappe
Cogne
Mille fois sur le métier
Balance-le dans l'évier.
Sa vie, son souffle, ses tourments
Vrillent sa tête, balancent ses hanches et cognent ses reins.
Fort
Beaucoup
Tout le temps.
En tout petits morceaux qui pèsent tellement lourds.
Cette folie insidieuse qui s'infiltre par les pores de sa peau et
Cette douleur qui rentre par les larmes de ses yeux.
Frappe, cogne
Détruit, crève
Qu'il n'en reste rien
Enfin.
Allumer
Éteindre
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